A cheval sur les départements de l’Aude et des Pyrénées-Orientales, l’étang de Salses-Leucate avec ses 5 400 ha est un véritable écosystème aquatique. Il bénéficie également d’une importante activité conchylicole et de pêche. L’étang présente une très belle diversité d’habitats naturels (roselières, sansouires, prés salés, dunes, etc.) qui abritent des espèces végétales et animales remarquables. Il s’étend selon un axe nord-sud, parallèle à la côte, sur une longueur de 14 kilomètres et 6,5 kilomètres dans sa plus grande largeur. C’est le second plus grand étang du Languedoc-Roussillon après Thau.
Mais d’où vient l’eau de l’étang ?
Cette lagune est en fait formée de deux cuvettes situées au pied des Corbières maritimes au nord et des Corbières catalanes au sud : celle au nord de Salses-le-Château à une profondeur d’environ 2 m, alors que l’autre au sud de Leucate avoisine les 1 m. Elles sont unies par un large chenal dont la profondeur peut atteindre 3,7 m. Cette lagune est en fait formée de deux cuvettes situées au pied des Corbières maritimes au nord et des Corbières catalanes au sud : celle au nord de Salses-le-Château à une profondeur d’environ 2 m, alors que l’autre au sud de Leucate avoisine les 1 m. Elles sont unies par un large chenal dont la profondeur peut atteindre 3,7 m.
L’alimentation en eau douce est principalement d’origine souterraine, elle provient de deux importantes sources, Font Dame et Font Estramar, situées sur la commune de Salses. D’autres résurgences temporaires et les eaux de pluies contribuent à cet apport. Les échanges entre la lagune et la mer (eau salée) se faisaient naturellement par deux graus (passage naturel ou artificiel qui maintient les eaux d’un étang en communication avec celles de la mer), dont l’ouverture dépendait des mouvements de la mer. À la fin des années soixante, lors de la création des stations touristiques de Port-Leucate et Port-Barcarès, trois graus ont été aménagés et cela a pour effet d’augmenter les échanges ce qui entraîne une certaine marinisation de l’étang.
Les baraques de pêcheurs
Il faut se rendre à l’anse de la Roquette sur l’étang de Salses pour découvrir le petit village de baraques de pêcheurs. Autrefois, la pêche était une des principales activités du littoral. Sur les étangs les pêcheurs travaillaient avec des barques traditionnelles, et devaient entreposer leurs matériels sur place. Ils ont donc bâti ces cabanes qui existent toujours aujourd’hui et qui font partie du patrimoine local. Elles sont construites de façon traditionnelle avec les sanils, ces roseaux marins qui poussent aux abords de l’étang et autres matériaux tirés du milieu naturel. Ce savoir-faire, transmis par les anciens, permet aux associations du patrimoine de les entretenir régulièrement.
L’une d’entre elles, la baraque « Cabrol », a même été honorée en 2012 au titre des monuments historiques. Jean Bernard l’a héritée de son grand-père et en prend le plus grand soin pour qu’elle puisse longtemps encore traverser les années !
Reconnu d’importance internationale
L’étang de Salses-Leucate reconnu d’importance internationale au titre de la Convention Ramsar pour les zones humides.
En 2017, le ministère de la Transition écologique et solidaire, acte la labellisation de l’étang de Salses-Leucate et de ses zones humides périphériques au titre de la Convention Ramsar (traité intergouvernemental qui offre un cadre à la conservation et la mise en valeur des zones humides et de leurs ressources).
La désignation de ce site vient récompenser sa richesse écologique et les actions de gestion durable engagées depuis plusieurs années par les acteurs locaux. Il s’étend sur plus de 7 600 hectares répartis entre 9 communes des départements de l’Aude et des Pyrénées Orientales au bord de la méditerranée. Situé le long d’un axe majeur pour les oiseaux migrateurs, il constitue une des lagunes méditerranéennes françaises les plus représentatives et les mieux préservées. D’une très grande richesse écologique, ce territoire abrite une faune et une flore spécifiques liés à des écosystèmes devenus rares (Flamant rose, Aigrette, Cistude d’Europe…). Les considérations écologiques sont étroitement liées aux enjeux socio-économiques du fait des nombreuses activités humaines telles que la pêche, l’aquaculture, la chasse et le tourisme. Les milieux humides se caractérisent par une biodiversité exceptionnelle et jouent un rôle primordial dans l’épuration de l’eau et la prévention des crues. Menacés par les activités humaines et les changements globaux, les milieux humides sont des espaces à forts enjeux écologiques, économiques et sociaux.
Balade bucolique près l’étang
Le « Cami de las Sanyes », ou chemin des « sagnes » signifiant « marais » (La sagne étant un roseau des marais qui servait à la construction des cabanes de pêcheurs), est une jolie balade qui vous entraîne vers l’étang à la découverte de cabanes de pêcheurs qui sentent bon l’air iodé. Depuis le parking de la cave Arnaud de Villeneuve, suivre les balises jaune qui vous amènent jusqu’à l’Anse de La Roquette, puis au lieu-dit des « barracas », ces petits cabanons rudimentaires construits traditionnellement de cannes, roseaux et matériaux trouvés sur place. Le chemin longe ensuite vignes et vergers, pour arriver au hameau de Garrieux. Vous découvrez au milieu du vignoble l’élégante chapelle Sainte Cécile, les pins parasols vous invitent au farniente et les super aménagements de pique-nique à casser la croûte.
Au retour, vous évoluez à travers les marais, dans une épaisse végétation faite de joncs et de roseaux. Ici le nom de « Cami de las Sanyes » prend toute sa signification.
On retrouve alors l’asphalte pour filer vers Salses-le-Château.