Retraçant les conflits du XXè siècle, ce lieu d’histoire et de mémoires, est construit au milieu des vestiges des baraquements, témoins du destin de plus de 60 000 personnes entre 1941 et 1966. Ce bâtiment hors du commun, à mi-chemin entre monument et musée, a valu l’Équerre d’argent à son architecte, Rudy Ricciotti. Afin de préserver l’intégralité du camp, le bâtiment du mémorial est situé en son cœur, sur l’ancienne place de rassemblement, sans écraser les vestiges qui l’entourent, son toit affleure le sol naturel et s’élève progressivement sans dépasser les baraquements pour mieux se fondre dans le paysage.
Plonger dans les heures sombres…
Le 12 novembre 1938, la France approuve une loi autorisant l’arrestation et l’internement des personnes, dont le seul crime est de représenter un potentiel danger pour le pays : on les nomme les « indésirables étrangers ». Successivement, républicains espagnols, juifs, tsiganes, prisonniers de guerre et FLN, harkis, tirailleurs guinéens, malgaches et nord-vietnamiens, transitent dans ce camp, considéré aujourd’hui, comme l’un des plus grands camps d’Europe occidentale.
La visite de l’exposition permanente “Indésirables” saisit le public, avec les témoignages poignants et bouleversants des personnes internées, dont les voix résonnent dans les petits casques, face aux images, aux films !
Les vitrines créent plus de proximité avec des objets et documents ayant appartenu aux internés, l’émotion nous submerge.
On s’interroge sur ce passé et les déplacements forcés de population, vecteurs de tant de traumatismes, qui perdurent malheureusement toujours aujourd’hui.
Une vocation scientifique, artistique et culturelle.
Le conseil scientifique, porte le projet de consolider les recherches historiques relatives à toutes les populations passées par le camp, en s’appuyant sur différentes disciplines : ethnologie, anthropologie, sociolinguistique, sciences politiques, philosophie, sociologie, neurosciences, pratiques mémorielles et médiatisation des conflits.
Le Mémorial est aussi un espace vivant, où expositions temporaires, rencontres, spectacles et projections, proposent une approche plus sensible sur les enjeux de mémoire, de citoyenneté, de transmission et d’éducation.La librairie propose une sélection d’ouvrages de référence pour tous les publics, ainsi que les éditions du Mémorial, afin de transmettre au plus grand nombre l’histoire, la mémoire de ceux qui ont vécu dans le camp ainsi que les évolutions des recherches scientifiques menées au Mémorial.
- En groupe ou en famille, les plus jeunes sont invités à découvrir le Mémorial et l’histoire du camp de Rivesaltes à l’occasion de visites ou d’ateliers spécifiques avec nos médiateurs. Ces sessions sont organisées sur demande.
- Pour les groupes d’adultes, la visite s’articule en trois temps : une explication de l’histoire du lieu par un médiateur, une visite en autonomie de l’exposition permanente, puis un temps d’échange.
- Possibilités de médiation en espagnol, catalan et anglais
- Il est également possible d’effectuer une visite autonome avec visioguide.
- Une réservation est nécessaire à toute demande de visite en groupe.
Je ne voulais pas qu'ils finissent à la poubelle…
Informations pratiques
Que faire après la visite ?
A la découverte des moulins de Claira
Dirigez-vous vers Claira, à une dizaine de minutes de là. Suivez les petits panneaux « moulins » jusqu’au parking. Terminez à pied vers le moulin à vent de la Torre, qui se dresse devant vous, fier, tout en pierres et authentiques cayroux catalans (petites briques). Il est restauré depuis 2012 et peut de nouveau moudre des céréales pour produire de la farine de meule, issue des variétés anciennes cultivées en bio sur les friches alentour, avec laquelle on élabore du pain vendu lors de la Clairanenca (la fête du village).Vous remarquerez la petite girouette qui représente un âne, petit clin d’œil à l’identité Catalane.
Quelques mètres plus loin, c’est le moulin à eau qui attire l’œil. Prenez le temps d’admirer ce bâtiment historique du XVe siècle, construit sur le canal d’irrigation des digues de l’Agly, il était destiné à moudre le blé pour faire, sur place, la farine destinée à la population.